Communiqué Sud Assurance idf



 
Adoption définitive de la réforme des retraites, en attendant la prochaine ?

 
Le vote définitif de la réforme des retraites par l’Assemblée Nationale qui avait le dernier mot ce mot le 18 décembre 2013, après un nouveau rejet du Sénat, signe la fin d’un processus chaotique et laborieux. Les doutes et les inquiétudes subsistent quant à l’avenir de nos retraites. Même l’Union Européenne est dubitative.

Il y a fort à parier qu’une nouvelle réforme sera inévitable. Reste à savoir quand ?
 
« J’ai proposé une méthode qui va être présentée aux partenaires sociaux pour qu’ensemble, nous sauvions notre système de retraite. », expliquait Jean-Marc Ayrault il y a près d’un an et demi, au lancement de la concertation sur les retraites qui allait donner naissance à cette nouvelle réforme.
 
Dix-huit mois après, un nouvel allongement de la durée de cotisation à 43 ans, des cotisations en hausse, le gel de 6 mois des pensions et la création d’un compte pénibilité, entre autres, sont désormais entérinés.

Une réforme qui ne fait pas l’unanimité
 
« C’est une réforme de gauche qui va marquer durablement notre pays », s’est enthousiasmé Marisol Touraine, la ministre des Affaires sociales, porteuse du projet de loi, peu avant le vote.
 
Un enthousiasme loin d’être partagé. Les groupes PS et des radicaux de gauche ont voté pour. En revanche, le Front de gauche tout comme l’UMP et l’UDI ont voté contre. Les écologistes se sont abstenus. On est loin du consensus si cher au gouvernement dans sa politique depuis l’élection de François Hollande à la Présidentielle, sans parler des divers cafouillages et controverses entre la suppression par « erreur » du report de revalorisation de six mois des pensions retraite, le dialogue de sourd entre députés et sénateurs, et l’adoption du compte pénibilité dont l’application suscite déjà la controverse.
 
« Nous ne toucherons pas à l’âge légal. Le fil conducteur de nos décisions, c’est la justice. Cette réforme traitera la pénibilité au travail, la complexité des régimes et résoudra les inégalités. Au final, nous paierons les retraites, nous préserverons les plus petites retraites, et nous pérenniserons les régimes de retraite pour les générations à venir. », promettait Jean-Marc Ayrault en avril dernier.
 
Effectivement, l’âge légal fixé à 62 ans n’a pas bougé… officiellement. Mais en portant progressivement la durée de cotisation à 43 ans pour les générations 1973 et suivantes, sachant qu’elles sont entrées sur le marché du travail à 23 ans en moyenne, elles ne pourront prétendre à une retraite à taux plein qu’à… 66 ans !

Il faudra des réformes régulières tous les cinq ans
 
Quant à la complexité des régimes et à leur pérennité, pour Bruxelles, on est loin de la promesse faite par le Premier ministre. La Commission Européenne a en effet jugé que cette réforme réduirait « le déficit du système des retraites mais ne suffira pas à l’éliminer d’ici 2020 ». Les régimes spéciaux et ceux de la fonction publique, épargnés par ce projet de loi, présenteront « un déficit significatif à cette date » et les scénarios macro-économiques dans ce domaine restent « trop optimistes », selon la Commission.
 
« Il faudra des réformes régulières tous les cinq ans. Il faudra travailler plus pour payer notre système social », met en garde depuis longtemps certains sénateurs.
 
Les Français, eux-mêmes, en sont convaincus selon les résultats de l’Observatoire Français des Retraites IPSOS-Union Mutualiste : deux Français sur trois estiment que la réforme des retraites est insuffisante pour sauver le système.
 
La question, au lendemain de l’adoption de ce projet de loi, n’est donc pas de savoir s’il y aura bien une nouvelle réforme des retraites. Mais plutôt quand…

 
5 janvier 2014
 
 



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