AETNA augmente les plus bas salaires de 33 %

 

Ce patron américain s'inspire d'un économiste français pour augmenter ses salariés

 
De la théorie à la pratique, il n'y a parfois qu'un pas. C'est ce que démontre Mark Bertolini, dirigeant du groupe américain Aetna, qui va augmenter les plus bas salaires de son entreprise de 33%. Une décision directement inspirée de l'économiste Thomas Piketty, auteur du Capital au XXIème siècle.

Les salariés d'Aetna, groupe d'assurance-santé américain, ont commencé 2015 avec une bonne nouvelle : leur patron a décidé d'augmenter le salaire minimum de l'entreprise de 12 à 16 dollars de l'heure (de 10 à 14 euros environ). Une mesure qui sera effective dès avril prochain et doit concerner au moins 5700 collaborateurs (12% de l'effectif). Ce qui représente pour certains employés une augmentation de 33%.
 
Selon le Wall Street Journal, le président du groupe, Mark Bertolini, aurait pris cette décision après avoir lu l'ouvrage de l'économiste français Thomas Piketty, auteur du best-seller Le Capital au XXIème siècle, qui se penche sur l'évolution des inégalités et de la répartition des richesses.
Inventer un nouveau pacte social
 
Au-delà de la réduction des écarts de rémunération entre salariés, le dirigeant Aetna veut être novateur et concilier un besoin économique à une réalité sociale. Mark Bertolini a d'ailleurs utilisé le terme de "pacte social" pour promouvoir sa décision d'augmenter les salaires. Il voit plus loin. "Ce n'est pas seulement histoire de payer les gens. Il s'agit d'un nouveau pacte social. Pourquoi les entreprises n'inventeraient-elles pas des solutions innovantes pour améliorer les choses ?", rapporte-t-il au journal.
 
À plus court-terme, le dirigeant d'Aetna espère bien aussi néanmoins réduire son turnover qui coûterait chaque année à l'entreprise environ 120 millions de dollars par an (103 millions d'euros).
Muscler les équipes de vente
 
Autre aspect de la stratégie d'Aetna, M. Bertolini veut muscler ses équipes de ventes sur le terrain, au bas de l'échelle des salaires, et attirer les meilleurs talents.
 
Le groupe d'assurance estime que cette décision coûtera 25,5 millions de dollars à la société en année pleine. Une goutte d'eau pour un groupe qui affiche 62 milliards de dollars de chiffre d'affaires, et s'attend à un bénéfice net de 2,4 milliards en 2015...

Alors qu'en France, après avoir progressé de 1,5% l’an dernier, les salaires dans l’assurance  ne devraient pas beaucoup croître davantage en 2015. Selon le cabinet Altedia, le taux d’augmentation globale se situerait cette année à 1,6% dans le secteur. Au regard des premiers résultats des négociations annuelles obligatoires (NAO), les enveloppes budgétaires sont en tout cas majoritairement en baisse par rapport à l’an dernier. Et, dans un contexte de faible inflation, les entreprises délaissent peu à peu les mesures collectives, préférant miser sur l’attribution d’augmentations individuelles et de primes.

Profitons des négociations annuelles obligatoires dans les entreprises pour demander à nos patrons français de s'inspirer de leur homologue américain !
 



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