Axa France : une nouvelle organisation du travail à l'ère du digital Dans le cadre de sa transformation digitale, la direction d'Axa France et trois organisations syndicales ont signé un accord qui entend modifier l'organisation du travail et les rapports humains au sein de la compagnie d'assurance. Ce texte insiste notamment sur le développement de l'autonomie et de la responsabilité des collaborateurs. C’est un texte qui va progressivement changer la façon de travailler chez Axa France. Le 15 avril dernier, un accord sur « le développement de nouvelles formes d’organisations de travail » a été conclu entre la direction de la compagnie d’assurance et trois organisations syndicales représentatives (CFDT, CFE-CGC, Unsa). Son nom de code en interne : NWOW, pour New way of working ou New world of work, selon les interlocuteurs. « Le développement des nouvelles formes d’organisation du travail vise à accompagner la transformation culturelle de l’entreprise pour favoriser une culture de confiance, une orientation vers les réalisations, et le développement de l’autonomie et de la responsabilité des collaborateurs », peut-on notamment lire dans cet accord, dont l’Argus de l'assurance s’est procuré une copie. Favoriser le télétravail Applicable à tous les salariés administratifs – cadres et non cadres - d’Axa France, cet accord ambitionne entre autres de développer le travail à distance. Depuis le 19 février 2013, un accord sur le télétravail existe pourtant déjà au sein de la compagnie d’assurance. L’objectif de ce nouveau texte est d’aller encore plus loin. « Ce mode de travail sera, à présent, ouvert à tous les collaborateurs autonomes désireux de télétravailler », indique un représentant syndical d’Axa France. Autre innovation : les collaborateurs de la compagnie d’assurance pourront dorénavant travailler occasionnellement à distance, dans des lieux autres que leur site habituel. Un cadre de travail repensé à l’ère du digital Mais ce n’est pas tout. Les outils et les espaces de travail vont aussi évoluer. Dans le cadre de la transformation digitale opérée chez Axa France, les salariés concernés par cet accord se verront progressivement équiper d’un ordinateur portable et d’une téléphonie spécifique à un travail à distance. De même, les salles de réunions disposeront d’outils permettant la tenue de réunions en vidéoconférence, alors que des bureaux partagés seront progressivement mis en place, en remplacement des postes de travail dédiés à chaque collaborateur. Un droit à la déconnexion Pour autant, pouvoir travailler « n’importe où » et « n’importe quand » n’est pas sans risque pour l’équilibre vie pro/perso. L’accord du 16 avril, qui fixe aussi des principes de fonctionnement en équipe, a tenu compte de ce danger potentiel. Un chapitre insiste ainsi sur la régulation des usages digitaux. « Il y a lieu de tenir compte des plages horaires durant lesquelles le salarié peut être contacté lorsqu’il exerce son activité à distance. Les sollicitations des collaborateurs par mail/SMS/contacts téléphoniques sont à éviter hors des heures de bureau, le week-end et pendant les congés. Les salariés ne sont pas tenus de répondre aux mails en dehors des heures habituelles de travail et disposent ainsi d’un droit à la déconnexion », précise l’accord. Un déploiement progressif Dans cette perspective, un plan d’accompagnement pour l’ensemble des salariés et des managers touchés par ces nouvelles organisations du travail sera déployé. Précision importante : tous les collaborateurs d’Axa France ne sont pas concernés immédiatement par cet accord. Selon nos informations, deux entités devraient déjà servir de pilote à partir de septembre prochain : la direction des services informatiques, ainsi qu’un nouveau site basée à Isneauville, près de Rouen, qui devrait employer 400 personnes en 2017. Accord triennal « Nous sommes rentrés dans une phase "test and learn". Si ces nouvelles formes d’organisation du travail fonctionnement dans les deux entités, alors elles seront le cas échéant étendues plus largement », précise une autre source en interne, qui indique que cet accord est à durée déterminée et applicable pour une période de 3 ans allant jusqu’au 31 mars 2019. L'Argus de l'assurance le 12/06/2016
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