Axa France : front syndical contre le Compte épargne temps

Axa France, plutôt en pointe sur le dialogue social, connaît une période de tensions avec les syndicats. En cause : le projet d'accord de la direction visant à supprimer à terme le compte épargne temps. Les cinq organisations représentatives n'ont pas l'intention de le parapher et se crispent sur la négociation salariale menée en parallèle.

C’est ce qu’on appelle parler d’une seule voix. Ce jeudi 19 janvier, les cinq organisations syndicales représentatives (CFDT, CFCGC, UDPA-UNSA, CGT et FO) d’Axa France diffusent auprès des 21 000 salariés du groupe en France un tract commun sur le Compte épargne temps (CET). « La direction tente d’imposer aux organisations syndicales d’accepter l’arrêt de l’alimentation des jours de congés JRA/JRTT (Jours de repos d’autonomie/jours de réduction du temps de travail), non pris, vers le Compte Epargne Temps. En compensation, elle propose des modalités de transfert sous forme financière de jours épargnés au CET vers le PERCO et/ou leur utilisation pour le rachat de trimestres », explique l’intersyndicale.
 

position unanime des syndicats


Or, cette proposition est repoussée en bloc par les organisations syndicales. « Nous rejetons la fermeture des dispositifs qui permettent de ne pas perdre des jours de congés ou JRTT ou JRA, dans un contexte d’objectifs toujours plus ambitieux, de charges de travail plus lourdes et de recrutements insuffisants », peut-on lire dans le tract. Selon nos informations, l’accord sur le CET, ouvert à signature depuis le 17 janvier et jusqu'au 24 janvier prochain, ne devrait ainsi être paraphé par aucun des syndicats.


Vers une dénonciation de l'accord CET


Pourtant, « toutes les organisations syndicales ont présenté des contre-propositions à la direction, balayées d’un revers de main. La direction campe sur une position dogmatique et menace de dénoncer purement et simplement l’accord. CFDT, CFE-CGC, UDPA-Unsa, CGT et Fo refusent ce diktat et s’inquiètent pour l’avenir », précise le tract.
 

La Direction plutôt optimiste


« La dénonciation de l’accord est effectivement une voie possible, mais ce n’est pas celle que nous privilégions, indique Karima Silvent, DRH d’Axa France. Malgré la position actuelle des syndicats, il ne faut pas préjuger de l’avenir. Dans le cadre du dialogue social, nous espérons ainsi obtenir des signatures sur cet accord au cours des prochains jours ».  
 

Une négociation sur les salaires également tendue


Hasard ou non du calendrier, une autre négociation est menée en parallèle au sein de la compagnie. Les organisations syndicales et la direction ont, en effet, engagé des discussions sur les augmentations salariales du personnel administratif du groupe Axa. « L’accord triennal portant sur la période 2014/2016 est arrivé à terme le 31 décembre dernier. Il permettait aux salariés du groupe de bénéficier au minima d’une enveloppe de 1,7% d’augmentation pour les classes 1 à 7 », précise un syndicaliste d’Axa France. « Or, pour le remplacer, la direction nous a proposé, lors de la dernière réunion de négociation qui s’est tenu ce 16 janvier, un accord annuel à 1%, sans augmentation générale pour les cadres », ajoute-t-il.


Du "donnant-donnant" ?


Sans qu’aucune date ne soit pour l’instant arrêtée, une autre réunion sur les salaires pourrait toutefois être prochainement programmée. Avec une proposition revue à la hausse du côté de la direction d’Axa France ? « En fait, tout dépend de notre position sur le Compte épargne temps. Car si nous acceptions de finalement signer l’accord sur le CET, la direction lâcherait du lest sur les salaires. Pas question pour nous de céder à ce chantage », s’insurge une autre source syndicale. Une hypothèse que réfute la direction. « Ces deux négociations sont séparées, elles ne portent pas sur le même sujet » rétorque Karima Silvent.    


L'Argus de l'assurance le 18/01/2017

 



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