AXA revient sur un accord social en France
 

L’assureur a dénoncé l’accord sur le compte épargne-temps, faute d’avoir pu trouver un accord avec les syndicats sur l’avenant qu’il proposait à leur signature.

Début d'année socialement tendu chez AXA en France. L'assureur a décidé de dénoncer l'accord sur le compte ­épargne-temps (CET) de juillet 2000, faute d'avoir pu trouver un accord avec les syndicats sur l'avenant qu'il proposait à leur signature. « Il était temps de revoir cet accord, parce que son contenu n'était plus adapté à la réalité de l'entreprise », fait valoir Karima Silvent, la DRH d'AXA France. « C'est un dispositif à la gestion complexe, alors que la moitié des comptes ouverts ne sont pas alimentés et que seuls 15 % des personnes y mettent plus de 2 jours par an. Il peut aussi entraîner des difficultés d'organisation dans les services. » Autre argument avancé : « Le CET a un coût, car il génère des provisionnements. » Cette volonté de revenir sur ce dispositif intervient alors qu'AXA France doit réaliser 500 millions d'euros d'économies dans le cadre du plan stratégique 2016-2020 présenté l'an dernier par sa maison mère.

Flexibilité

Dans le nouveau schéma présenté par la direction, il était notamment prévu un arrêt progressif de l'alimentation du CET (2 jours par an au maximum en 2017, 1 jour en 2018 et la fin de cette possibilité à partir de 2019) et la possibilité de transférer des jours du CET vers un plan d'épargne pour la retraite collectif (Perco).

« AXA est la première grande entreprise à dénoncer le CET, qui est pourtant un instrument moderne de flexibilité du travail. S'il n'y a plus de CET, il y a le risque que des salariés perdent des jours de congé alors que la charge de travail augmente de jour en jour », regrette Bernard Bosc, coordinateur syndical national adjoint CFDT chez AXA . La dénonciation de l'accord ouvre une période de quinze mois pendant laquelle le texte signé en 2000 continuera de s'appliquer. « Nous laissons la porte ouverte à la discussion », indique Karima Silvent.

Les syndicats ne devaient, selon nos informations, pas non plus parapher l'accord sur les salaires qui était soumis à signature jusqu'au 26 janvier. Alors qu'il avait l'habitude de procéder par accord triennal, AXA a proposé cette fois un accord annuel avec une enveloppe d'augmentation de 1 %, contre 1,7 % dans l'accord arrivé à terme fin 2016. « Cela vient après deux années d'inflation zéro. Etant donné le contexte des taux bas actuel, il est difficile d'avoir une visibilité sur trois ans », justifie Karima Silvent.


Les Echos 26/01/2017
 
 



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