Les salariés de l’assurance vont-ils disparaître ? Les syndicats redoutent, en tout cas, l’impact de la robotisation sur l’emploi. L’assureur-vie japonais Fukoku Mutual Insurance avait ainsi créé l’émoi il y a quelques mois en annonçant d’ici mars prochain le remplacement de 34 salariés au sein de son service d’évaluation des paiements, soit 25% de ses effectifs, par l’intelligence artificielle d’IBM, Watson Explorer. Concrètement, ce robot capable d’analyser des milliers de données en quelques secondes sera chargé de rassembler les données médicales des clients, lire les certificats des médecins, évaluer les paiements et facturer les dépenses. Un gain de temps considérable.
Calculer les primes, traiter les mails
C’est au tour du géant britannique Aviva de s’interroger sur la robotisation. L’assureur a lancé outre-Manche un questionnaire inédit auprès de ses 16.000 employés : « Estimez-vous que votre travail serait mieux effectué par un robot ? ». Si la réponse est oui, ces derniers se voient proposer une formation requalifiante. Les plus concernés seraient les salariés des centres d’appel et ceux chargés de calculer le montant des primes. D’après « The Sunday Times », il s’agit d’une première mondiale.
En France, Natixis Assurances a déjà franchi le pas. Selon « Les Echos », la filiale du groupe bancaire BPCE a recours à un robot qui, en une nuit, peut résilier 500 à 600 contrats d’assurance-emprunteur, soit l'équivalent de 6 journées de travail d'un salarié. Natixis Assurances utilise également le robot de la start-up Owi pour traiter plus rapidement les mails des clients. Pour l’heure, la robotisation dans l'assurance reste, toutefois, cantonnée à certaines tâches administratives ou comptables. Jusqu’à quand ?
L'Argus de l'assurance le 1er mars 2017