L’ACPR dispose de trois mois pour émettre son avis sur la sortie de la Maif de la Sferen. A l’approche du terme de ce délai, Sferen a-t-elle reçu une réponse du régulateur ou de la Maif ?
Le processus de sortie est très normé. Nous n’avons pas reçu encore de réponse de la part de l’ACPR. Les délais de sortie de la Maif d’ici la fin d’année seront respectés. La Maif a pris sa position en assemblée générale fin mai. Nous n’attendons donc plus qu’une confirmation réglementaire et administrative.
Dans une lettre d’intention publiée en juin dernier, vous aviez fixé la feuille de route de Macif et Matmut au sein de Sferen. Où en sont, à ce stade, les discussions sur les principaux chantiers ?
Les échanges ont repris au niveau du management de Sferen. La gouvernance a évolué. Je suis maintenant directeur général de Sferen depuis juin dernier. La Sgam Sferen est un projet de développement pour renforcer nos deux groupes. Dans la lettre d’intention, nous nous donnons jusqu’au premier semestre 2015 pour lancer les chantiers opérationnels. Les travaux ont démarré et s’accélèrent afin d’identifier des synergies de métier. Concernant nos projets stratégiques, nos ambitions naturelles ne se trouvent pas que dans la Sgam mais aussi dans des projets de développement croisés. Ce que nous avons construit avec Inter mutuelles entreprises (IME, structure commune Macif-Matmut en assurance responsabilité civile et dommages aux biens sur le marché des professionnels et des entreprises, NDLR) en est une illustration concrète.
La Mapa, spécialiste de l'assurance des professionnels de l'alimentaire, va-t-elle rejoindre IME ?
Nous sommes toujours à l’heure des échanges avec la Mapa. C’est un axe intéressant pour IME comme pour elle mais rien n’est à ce stade formalisé. C’est une piste parmi d’autres.
Quand le partenariat entre Matmut Vie et Mutavie verra-t-il le jour ? La Macif commercialisera-t-elle un contrat eurocroissance ?
Sur la vie, nous réfléchissons ensemble à la gamme de nos produits dans une approche de masse, pour mieux répondre aux besoins de nos deux clientèles respectives. Les choses avancent mais la question se situe moins sur le portefeuille existant que sur celui à venir. De ce point de vue, l’objectif est que la Matmut distribue à terme nos produits d’assurance-vie Mutavie. La mise en œuvre opérationnelle devrait aboutir au plus tard début 2016. Quant à l’eurocroissance, nous poursuivons notre réflexion.
Dans une lettre ouverte à Daniel Havis, président de la Matmut, des organisations syndicales s’inquiètent du statut de la nouvelle entité juridique et redoutent les conséquences sociales d’une fusion-absorption. Comment se matérialisera cette volonté d’intégration plus forte ?
Il s’agit clairement d’un rapprochement entre nos deux maisons tout en conservant des conseils d’administration distincts et une gouvernance propre à chaque mutuelle. Il ne s’agit donc pas d’une fusion. A aucun moment dans la lettre d’intention signée entre la Macif et la Matmut nous parlons d’ailleurs de fusion. L’indépendance de gouvernance et de management perdure pour chacune des mutuelles. Il n’y a pas d’inquiétude à avoir sur les acquis sociaux.
D’autres mutuelles ont-elles exprimé leur souhait de rejoindre à terme Sferen ?
Nous ne sommes pas opposés à ce que d’autres puissent nous rejoindre. Notre objectif est de chercher des résultats opérationnels et des synergies sur les métiers de l’assurance, sur les achats ou dans la gestion de dommages corporels, source d’importantes économies.
Propos recueillis par Sébastien Acedo - L'argus de l'assurance le 17 septembre 2014