La Macif aborde un tournant de son histoire
 
La croissance du chiffre d'affaires entre 1997 et 2013 s'est accompagnée d'une diversification grandissante, vers la santé et la prévoyance en particulier. En 2013, les deux métiers historiques de la Macif, l'assurance automobile et habitation, ne représentaient plus qu'un petit peu plus de la moitié de son chiffre d'affaires.

Alain Montarant va succéder lundi à Gérard Andreck à la présidence du groupe.

C'est une (longue) page de la vie de la Macif qui va se tourner. A bientôt soixante-dix ans, Gérard Andreck quittera lundi son poste de président. C'est Alain Montarant, actuel vice-président du conseil d'administration, qui lui succédera après l'assemblée générale de ce week-end. Figure marquante de l'assurance française, Gérard Andreck était à la tête du groupe mutualiste depuis huit ans après en avoir été le directeur général entre 1997 et 2006. Sous son impulsion, la Macif aura profondément changé.

Relever deux défis immédiats

Sa succession - préparée de longue date - intervient à un moment charnière de la vie de la Macif. Dans l'immédiat, elle doit voir comment elle peut se développer plus étroitement avec la Matmut, alors que la Maif va quitter la société de groupe d'assurance mutuelle (Sgam) qu'elles avaient formée toutes les trois en 2009. « La sortie de la Maif de Sferen est un échec et une déception » , reconnaît sans détour Gérard Andreck. « Maintenant, nous devons poursuivre à deux, et vite. Mais on ne pourra pas se permettre un nouvel échec. Il est donc important que la cible soit clairement identifiée et le chemin bien balisé », souligne-t-il.
L'autre dossier de 2014 portera sur la stratégie du groupe à l'étranger. « Nous pensions que l'international pouvait être un relais de croissance. Ce n'est pas encore le cas. Mais il faut peut-être passer à quelque chose de plus ambitieux », indique Gérard Andreck. Pour l'instant, la Macif ne réalise que 250 millions d'euros de chiffre d'affaires hors de France et y a connu des fortunes très diverses. C'est ainsi qu'elle cherche à vendre sa filiale portugaise, qui a accumulé les pertes ces dernières années. « Mais notre filiale d'assu rance-vie polonaise est à l'équilibre, Atlantis [une société détenue conjointement avec la Maif, NDLR] a survécu à la crise espagnole. Quant à notre partenariat en Algérie, il a été excédentaire dès son premier exercice et il se passe bien. ll peut être pertinent de s'intéresser davantage au Maghreb, qui est la tête de pont pour l'Afrique subsaharienne », détaille Gérard Andreck.

Gagner la course à la taille

La Macif doit aussi mener à bien le plan stratégique ambitieux axé sur une plus grande diversification et un meilleur équipement de son portefeuille. L'enjeu est important dans la mesure où les marchés historiques du groupe, l'assurance habitation et automobile, sont depuis longtemps saturés et marqués par une concurrence de plus en plus féroce de la part des bancassureurs. « Je pense que la différence peut se faire sur les services associés, les prestations de solidarité, les coûts  - on voit, dans le secteur bancaire, que les clients commencent à y faire de plus en plus attention - et sur la qualité des nouveaux médias. Il faut développer rapidement le numérique et être efficient dans ce domaine », estime Gérard Andreck.
Selon lui, la course à la taille va inexorablement s'accélérer sur le marché français. « Ce sera la bataille des titans. Nous devrons donc faire de la Macif un grand groupe généraliste, seul ou avec des partenaires intégrés », anticipe-t-il.
 
Laurent Thévenin, Les Echos, Le 20/06/2014
 



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