Le Gema se pose en rassembleur des assureurs mutualistes

 

Le Groupement des entreprises mutuelles d’assurances (Gema) a approuvé ce jeudi les demandes d’adhésion de Groupama, de la MACSF et du Conservateur.

Les lignes bougent dans le secteur de l’assurance en ce début d’année 2015. Le Groupement des entreprises mutuelles d’assurance (Gema) bénéficie du renfort de trois nouveaux groupes ce jeudi. L’assemblée générale extraordinaire qu’il avait convoquée ce matin a donné son aval aux demandes d’adhésion de Groupama, de la MACSF et du Conservateur. Ces trois groupes mutualistes resteront toutefois également membres de la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA), l’autre grand syndicat de la profession. « Cette double appartenance est fondamentale à mes yeux parce qu'elle permet de créer des ponts supplémentaires avec la FFSA », explique Pascal Demurger, président du Gema depuis six mois, qui affirme par ailleurs « s’être refusé à démarcher des mutuelles de la FFSA ».

L’arrivée au Gema de Groupama, de la MACSF et du Conservateur est en effet annonciatrice d’une recomposition profonde du paysage de l’assurance. «  C’est à inscrire dans la dynamique de rapprochement entre le Gema et la FFSA au sein de l’Association française de l’assurance (AFA) », souligne Pascal Demurger, qui est aussi vice-président de l’AFA. Alors qu’elle se résumait à peu de chose depuis sa création en 2007, cette structure est en train de prendre véritablement corps. C’est ainsi que l’AFA pourra s’appuyer au premier trimestre 2015 sur cinq commissions rassemblant des représentants des deux familles (assurances de biens et de responsabilité, assurances de personnes, numérique, affaires sociales, développement durable). Autre signe qui ne trompe pas, Pascal Demurger et Bernard Spitz, président de la FFSA et de l’AFA, s’expriment de plus en plus souvent en son nom, comme lors du lancement du « e-constat », une solution de place, ou lors de catastrophes climatiques.

Maison commune

In fine, l’objectif poursuivi des deux côtés est d’arriver à bâtir enfin une vraie « maison commune » de l'assurance. «  Cela fait sens d’avoir une famille unique pour parler à Paris et à Bruxelles. Mais il est important d’avoir aussi un lieu qui fasse entendre la voix mutualiste, parce que nous avons un ADN un peu différent et des sujets qui n’intéressent que nous, comme les certificats mutualistes par exemple », estime Arnaud Chneiweiss, secrétaire général du Gema et délégué général de l’AFA.

Selon toute logique, il devrait y avoir un pilier mutualiste dans l’AFA qui se profile. « Notre souhait est qu’un pôle mutualiste se structure autour du Gema », explique Pascal Demurger. En attendant, le syndicat qui réunit des groupes aussi différents que la MAAF, la Macif, Natixis Assurances ou la Mutuelle des Motards, va prendre une envergure supplémentaire avec la venue de Groupama, du Conservateur et de la MACSF. Sur la base des chiffres à fin 2013, il totalisera ainsi près de 19 milliards d’euros de cotisations en assurances non vie (soit 5,7 milliards de plus que dans sa configuration actuelle). En assurance-vie, ses cotisations émises atteindront 10,7 milliards d’euros (contre 8,8 milliards).

Si le ralliement de Groupama – qui semblait inenvisageable il y a encore quelques années – peut donner des idées à d’autres, le travail pour rassembler la famille mutualiste, à la fois très fournie et très dispersée, s’annonce de longue haleine. Le Gema n’aurait, pour l’heure, pas reçu de nouvelles demandes d’adhésion. Interrogé sur le calendrier envisagé pour construire véritablement l’AFA, Pascal Demurger répond «  ne pas vouloir accélérer trop le mouvement ». « L’important est d’abord de bien réussir les cinq premières commissions communes », affirme-t-il.

 
À noter

Après les adhésions de Groupama, de la MACSF et du Conservateur, le Gema compte 53 adhérents, dont la mutuelle belge Ethias.

Laurent Thévenin, Les Echos le 08/01/2015

 
 



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