Les syndicats de la Matmut demandent des éclaircissements sur les contours du projet.
La pression monte à la Matmut . Ces derniers jours, plusieurs organisations syndicales ont adressé des lettres ouvertes à Daniel Havis, le PDG de l’assureur rouennais, au sujet du rapprochement annoncé avec la Macif . Alors que le dossier doit être abordé lors du comité d’entreprise qui se tiendra le 24 septembre, elles attendent des éclaircissements sur l’évolution du projet. « Durant l’été, le terme de «fusion » a été utilisé à différentes reprises et cela nous amène à penser que nous sommes désormais sur une mise en commun des patrimoines qui aboutirait, de fait, à la constitution d’une nouvelle entreprise ou à une prise de contrôle de l’une par l’autre », écrivent la CFTC et la CFE-CGC dans un courrier commun. « S’agit-il d’une fusion au sens où nous l’évoquons ? », demandent-ils. Dans la lettre qu’elle a envoyée de son côté, FO réclame d’« obtenir tous les tenants et aboutissants afin de dissiper malentendus et inquiétudes ».
Fin juin, la Macif et la Matmut avaient signé une lettre d’intention en vue de renforcer leur alliance au sein de Sferen, la société de groupe d’assurance mutuelle (Sgam) dont la Maif a décidée de sortir. Avec en point de mire, la constitution ,« à terme », au travers de cette Sgam « d’un groupe d’assurance fondé sur des valeurs communes tout en préservant l’identité de chaque affiliée ».
Pas de fusion des réseaux
« l l y a une accélération de nos travaux, mais pas de novation dans le projet, affirme aux « Echos » Daniel Havis, par ailleurs président de Sferen. Ce n’est en aucun cas une fusion. La Sgam, dont nous devrons faire évoluer les statuts, sera l’élément de rapprochement de nos deux maisons. Elle aura des organes de direction issus des deux groupes. Mais les conseils d’administration vont rester distincts, les comptes sociaux vont rester distincts et les stratégies aussi ». Dans cette optique, il réfute tout vélléité de fusionner les réseaux d’agences de la Macif et de la Matmut. « Ce n’est pas à l’ordre du jour, assure-t-il. L’enjeu, c’est que nos mutuelles puissent être plus compétitives dans un environnement difficile ».
Il se veut également rassurant sur les questions d’emploi. « Dès la création de Sferen en 2009, il y avait des engagement sociaux garantissant que cela ne devait pas avoir pour effet de détruire des postes. Le fait d’être deux au lieu de trois ne change rien », ajoute Daniel Havis.
Quant au calendrier, il « reste le même » que celui annoncé au début de l’été : il est toujours prévu que le nouveau projet Sferen aboutisse au cours du premier semestre 2015.
Laurent Thévenin - Les Echos.fr le 16 septembre 2014