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Les sociétés d'assurances dominent et ont de meilleures performancesLe secteur français de l'assurance aurait réalisé des plus-values latentes de 105 milliards d'euros en 2014 selon l'OEE.Qui de tous les institutionnels français s'en est le mieux sorti en 2014 en termes de performance ? Une question importante, car elle a un impact direct pour les particuliers. « Les institutionnels français ont des engagements à leur bilan pour environ 2.400 milliards d'euros, dont plus des trois quarts ont une clause de restitution du capital », rappelle Didier Davydoff, directeur de l'Observatoire de l'épargne européenne (OEE). Chaque année, ils ont en outre entre 40 et 60 milliards d'euros de ressources nouvelles à investir sur les marchés. Pour l'OEE, qui dévoilait son enquête à la demande de l'Af2i la semaine dernière, ce sont les sociétés d'assurances qui se taillent la part du lion. Elles représentent à elles seules 80 % des encours des investisseurs institutionnels français sur un total de 2.740 milliards d'euros, le reste se partageant entre caisses de retraite, mutuelles, etc. Elles ont enregistré l'an dernier une hausse de 11 % de leurs encours, soit une progression plus rapide que l'ensemble du secteur. Des plus-values agréables mais réversiblesL'OEE évalue en effet à + 8 % la hausse des stocks de placements en 2014. « C'est le double de la progression de 2012-2013 », relève Didier Davydoff, directeur de l'OEE. Les deux tiers de cette progression sont dus à des plus-values latentes et un tiers à des flux nets d'investissement positifs (comme les cotisations à l'assurance-vie, la partie centralisée à la Caisse des Dépôts des livrets réglementés, etc.). Autrement dit, les assureurs ont fait des plus-values latentes de 105 milliards d'euros en 2014. « Ce sont des plus-values agréables mais réversibles, rappelle Didier Davydoff. On peut en effet craindre qu'une partie de ces plus-values se soit réduite avec la dernière hausse des taux en mai 2015. » L'OEE note qu'il y a peu de pays où l'assurance domine autant. Seule la Belgique et le Luxembourg sont devant la France. « Par contre, des pays comme la Finlande ou les PaysBas ont un poids de l'assurance beaucoup plus faible, car ils ont davantage de fonds d e pension », explique Didier Davydoff. En Allemagne, le poids de l'assurance reste élevé, autour de 60 %. Mais le secteur est englué dans des problèmes de taux garantis minimaux et il essaie de développer des fonds de pension pour les PME. Une réforme dont la France n'a pas encore débattu. Les Echos le 23/06/2015 |