Une semaine après les révélations de la presse, la Maif brise le silence. Son président, Roger Belot, a confié en exclusivité à l’Argus de l’assurance sa sortie prochaine de Sferen : «La Maif remet en cause les modalités de l'alliance Sferen. Un projet de sortie était à l’étude pour le deuxième semestre de l’année. Les faits nous obligent à traiter dans des délais plus rapides.»
Concrètement, la mutuelle niortaise devrait convoquer une assemblée générale extraordinaire «d’ici juin prochain», seule habilitée à entériner une sortie de Sferen. Entre-temps, la Maif doit recueillir «la décision officielle du conseil d’administration et l’avis du comité d’entreprise», précise Roger Belot. Sans compter, ensuite, celui de l'Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), qui dispose d’un délai de trois mois pour se prononcer.
Solvabilité 2 impose de choisir
Les réflexions actuellement en cours à l’ACPR sur la notion de groupe au sens de Solvabilité 2 ont clairement agi comme un révélateur. «Nous avons discuté avec l’ACPR. Elle considère la Sgam comme un groupe qui impose davantage d’intégration : gouvernance, stratégie, comptes… Ce que nous ne voulons pas. Nous ne faisons que rester fidèle à notre orientation initiale», souligne le président de la Maif. Un pas intégrateur que la Maif n’était pas prêt à franchir, attachée de près au principe d’une Sgam fédératrice : «Covéa est un exemple de Sgam mais ce n’est pas notre modèle. Nous voulions une Sgam fédératrice avec des sociétariats bien distincts et une gouvernance spécifique. C’est ce que nous avions dit, c’est de ce que nous avons fait pendant ces cinq ans. Solvabilité 2 nous oblige à bouger. »
Rompre les liens financiers mais conserver l’existant
Mais, pas question de faire table rase de ce qui a été bâti pour autant. Si la sortie de la Sgam se traduira par une rupture des liens de solidarité financière entre la Maif et les deux autres affiliées, la mutuelle des instituteurs n’envisage pas de se désengager des programmes de mutualisation construits ces cinq dernières années. «Ce qui a été fait sera conservé. Nous allons continuer à mettre en œuvre la politique d’achats hors assurance et assurance, source d’économies, mais aussi Sferen réparation», ajoute Roger Belot.
Sébastien Acedo - l'Argus de l'assurance - le