Cela fait cinq jours que le mouvement dure. Depuis le 27 mars, à l’appel des trois organisations syndicales (CFDT, CGT et FO), des collaborateurs de CBP organisent des actions de débrayage (1 heure par jour) devant les locaux du courtier en assurance situés à Saint-Herblain (Loire-Atlantique). « Nous étions 200 à 250 salariés à débrayer ce jeudi. Il y a un mal-être au sein de notre établissement au niveau des salaires », explique un syndicaliste gréviste, précisant qu’il s’agit du troisième mouvement social de ce type organisé au sein de CBP depuis 2011. « Nous estimons que nos salaires sont, depuis longtemps, en-dessous de la moyenne nationale. Il y a 3 ans, à l’issue d’un benchmark réalisé dans l’entreprise, 150 revalorisations de salaires avaient ainsi été réalisées », ajoute-t-il.
Des augmentations négociées...mais contestées
Les négociations salariales annuelles – qui se sont déroulées courant mars - se sont pourtant conclues par un accord signé au sein du groupe Financière Holding CEP - actionnaire de CPB mais également des courtiers en crédit immobilier Immoprêt et Empruntis - qui compte 1 000 salariés. « La qualité du dialogue social au sein de notre groupe est une priorité et nous veillons à ce qu’il se fasse de façon constructive. Concrètement, les quatre organisations syndicales, avec qui le groupe dialogue régulièrement, ont obtenu des propositions de majorations significatives », indique la direction. Avant de préciser : « Pour le pôle courtage assurances, ces accords prévoient trois mesures : augmentation générale, augmentation individuelle et une enveloppe pour revaloriser les salaires des fonctions qui nécessitent une expertise de plus en plus importante. Pour les employés et les agents de maîtrise, l'augmentation de l’enveloppe salariale globale est de 5% en rythme annuel alors que l’inflation est proche de zéro. Ce dispositif est, de plus, complété par un système de primes individuelles majoré de 32 % du fait de l’activité très forte observée en 2016 »
Un projet sur le temps de travail
Pour autant, estimant que leur entreprise « réalise des bénéfices exceptionnels depuis plusieurs années », les trois organisations syndicales voudraient que les négociations salariales soient désormais rouvertes. Et ce n’est pas la seule revendication du mouvement. « A l’occasion des NAO, la direction nous a présenté un projet d’annualisation du temps de travail. Or, c’est un projet dont les salariés ne veulent pas entendre parler », indique un syndicaliste.
Vers un durcissement du mouvement ?
Alors que la direction du groupe Financière Holding CEP, basée à Paris, se déplaçait aujourd'hui à Saint-Herblain, les trois organisations syndicales prévoyaient déjà la reconduction du mouvement la semaine prochaine si elles n’étaient pas entendues.
L'Argus de l'assurance 31/03/2017