« Aujourd’hui, la taille et la puissance financière sont la clé du succès. Notre ambition commune est de construire un acteur majeur et un pôle de regroupement de mutuelles. Elle est aussi de renforcer notre poids dans les instances mutualistes et dans Mutex en particulier », a déclaré Maurice Ronat, président d’Eovi MCD, lors d’une conférence de presse, ce jeudi 6 novembre. Avec les présidents des mutuelles Adrea et Apreva, il a présenté la future union mutualiste de groupe (UMG), dont le nom n’a pas encore été choisi. « Nous pèserons 27% de Mutex », a précisé Patrick Brothier, président d’Adrea, à propos de la société d'assurance créée par des mutuelles de la Mutualité française (FNMF).
Un lancement au second semestre 2015
Après une phase d’étude et de préparation des chantiers de collaboration qui doit durer jusqu’en mai 2014, Adrea, Apreva et Eovi MCD prévoient de soumettre le projet à leurs assemblées générales respectives de juin 2015, et de tenir le même mois l’assemblée générale constitutive de l’UMG, dont le démarrage opérationnel est prévu pour le second semestre. « Nous constituerons alors le deuxième groupement mutualiste interprofessionnel », a indiqué Alain Tison, président d’Apreva.
Ouverts à d’autres mutuelles
L’UMG devrait aboutir à la constitution de liens très étroits entre ses partenaires, d’autant plus que c’est aussi la logique de la notion de groupe prudentiel dans Solvabilité 2. Outre la création de liens de solidarité financière, les trois mutuelles se serviront de l’UMG pour développer de nouveaux produits en commun, cibler le marché des TPE/PME, accroitre leurs capacités de négociation pour maitriser leurs coûts, cofinancer des investissements liés à leurs stratégies de développement, ou encore construire ou déployer une politique de partenariat avec d’autres mutuelles.
Pas de fusion à court terme
Parmi les partenaires potentiels pourrait figurer notamment la Matmut pour les dommages. « Adrea expérimente avec la Matmut la distribution de produits Iard. Nous nous donnons pour apprécier cela », déclare Patrick Brothier. Maurice Ronat, qui dit « suivre cette expérimentation de près », évoque aussi « une réflexion sur le rôle des agences », au nombre de 370 pour les trois mutuelles.
Quant à savoir si l’UMG préfigure une fusion des trois mutuelles, Alain Tison affirme que « ce n’est pas à l’ordre du jour aujourd’hui, mais que personne ne peut dire que ce que sera la protection sociale complémentaire dans 5 ou 10 ans ».
L'Argus de l'assurance le 6 novembre 2014