Présidence d'Allianz :
nomination surprise d'Oliver Bäte

 

Le conseil de surveillance d’Allianz a décidé de ne pas prolonger le mandat de Michael Diekmann, atteint par la limite d'âge. Son successeur, Olivier Bäte, devra éteindre l'incendie chez Pimco, le gestionnaire d'actifs du groupe.

Contrairement aux spéculations de la presse économique allemande, le mandat de Michael Diekmann ne sera pas prolongé de deux ans à la tête du numéro un de l’assurance en Europe. Le conseil de surveillance d’Allianz en a décidé autrement, jeudi 2 octobre, en nommant Oliver Bäte, actuellement membre du directoire chargé des activités d'assurance en France et en Italie. Il prendra ses fonctions le 7 mai 2015.

Agé de 49 ans, ce banquier de formation n’a pas fait toute sa carrière chez Allianz. Arrivé à Munich en 2008, il a été directement propulsé au directoire comme directeur financier, après avoir passé 15 ans au cabinet de conseil McKinsey, au sein duquel il était chargé du secteur des assurances.

Première priorité : Pimco

Michael Diekmann était atteint de la limite d’âge (60 ans en décembre). Les observateurs avaient néanmoins parié sur une prolongation de son mandat pour lui permettre de sortir le fonds américain Pimco de la crise, alors que la décollecte s’est de nouveau accélérée depuis le départ de son président, Mohammed El-Erian, et de son fondateur, le mythique Bill Gross, passé à la concurrence. Michael Diekmann, qui a dirigé le groupe pendant 11 ans, a toujours eu la réputation d'un manager de crise. Il avait réussi à corriger habilement les erreurs stratégiques de son prédécesseur, en revendant notamment la Dresdner Bank juste avant la crise financière.

Pour préserver l’avenir du groupe, la première priorité d'Oliver Bäte sera donc de relever le défi Pimco. Racheté en 2000, ce gestionnaire d’actifs californien spécialisé dans l’obligataire continue d’être soumis à une défiance des investisseurs. Pour le seul mois de septembre, les retraits de capitaux ont atteint 18,2 Md€. Oliver Bäte devra également restructurer la filiale américaine Fireman’s Fund, dont les pertes pèsent depuis des années sur les résultats du groupe à Munich.

L’agence de notation Standard & Poor's estime néanmoins que la solidité financière d’Allianz n’est pas affectée par les turbulences des filiales aux Etats-Unis. Pour 2014, Allianz a par ailleurs prévu de présenter un résultat net historique de 10,5 Md€, dépassant toutes les prévisions.
 

L'Argus de l'assurance le 2 octobre 2014

 



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