CFDT, CGC, CFTC, merci :
Recul, de facto, de l’âge de la retraite

 

La démocratie encore une fois bafouée, la minorité l’emporte ! Très démocrates les signataires : 90% de l’accord à charge des salariés et des retraités ! Reste 10% pour le patronat ! Les représentants du patronat et des syndicats CFDT, CFTC et CFE-CGC ont  signé le 30 octobre leur accord sur le financement des retraites complémentaires des salariés du privé.


Pour réduire le déficit des caisses Agirc et Arrco, creusé par le chômage et la baisse des salaires, l’accord se résume à une série d’attaques en règle contre les travailleurs.

C’est le cas pour les retraités, qui vont voir le gel des pensions, en vigueur depuis 2013, prolongé pendant trois ans par le biais d’une sous-indexation des augmentations, à 1 % en dessous de l’inflation officielle. Les revalorisations éventuelles seront de plus repoussées d’avril à novembre, les rendant encore plus dérisoires.

Mais ce sont aussi tous les futurs retraités du secteur privé qui vont payer.

Le prix d’achat du point de cotisation, permettant le calcul du montant de la retraite complémentaire, va augmenter de 8,5 %. Cela veut dire que, pour une vie de travail d’une durée identique, les salariés vont voir leur pension baisser d’autant.

À cela va s’ajouter un mécanisme de décote qui fera qu’à partir de 2019 un salarié ayant l’âge requis pour partir à la retraite et ayant cotisé tous les trimestres prévus devra travailler une année supplémentaire pour toucher sa pension complémentaire complète. Sinon, elle sera amputée de 10 % pendant deux à trois ans, soit une baisse de plus d’un mois par an.

Comme c’est présenté, cela est plus étendu qu’un report de 62 à 63ans. C’est un report d’un an pour tous. Exemple : celui qui a ses droits (le bon nombre de trimestres) à 64 ans devra partir à 65 etc. Ce n’est pas négligeable comme détail, car aujourd’hui peu de personnes peuvent être sûres d’avoir 42 ans de cotisation à 62 ans (43 pour les plus jeunes). Il faut, pour y arriver, commencer à cotiser au plus tard à 20 ans (donc pas trop d’étude) et ne pas avoir de trous dans le parcours professionnel.

Dans les faits, cela va signifier un nouveau report de l’âge de départ à la retraite. Et encore, ce sera pour ceux qui ont toujours un emploi car, pour la majorité des salariés qui sont au chômage au moment de partir en retraite, pour tous ceux qui n’ont pas leurs trimestres de cotisation, c’est la baisse de pensions déjà réduites qui va s’appliquer.

Après Sarkozy qui avait repoussé à 62 ans l’âge du départ à la retraite en 2010, après Hollande qui avait augmenté le nombre de trimestres de cotisation nécessaires pour avoir une retraite de base complète en 2012, c’est au tour des retraites complémentaires d’être rabotées par le patronat, avec la complicité de certains syndicats et l’aval du gouvernement.

Valls s’est réjoui de ce qu’il appelle un compromis équilibré. Dans la réalité, les 6 milliards d’économies prévus à terme par l’accord vont être entièrement payés par les salariés. Les patrons, qui au cours de la négociation ont fait mine d’accepter une légère hausse de leurs cotisations, ont reçu du gouvernement l’assurance qu’elle serait entièrement compensée par une baisse de leur contribution à la branche accidents du travail-maladies professionnelles de la Sécurité sociale.

On comprend mieux pourquoi Gattaz, toujours en train de hurler la bouche pleine, a tenu à remercier le gouvernement lors de la conférence sociale.

Ce qu’il y a de scandaleux c’est de faire croire qu’il n’y a pas de recul de l’âge de la retraite, qu'il y a un choix individuel, ce qui va conduire inéluctablement à des abattements, en quelque sorte une double peine pour celles et ceux qui sont au chômage, en précarité, pour les femmes qui ont des salaires inférieurs à ceux des hommes (à égalité de qualification/fonction s’entend), quant aux cadres…. !

Ce qu’il y a de scandaleux c’est de s’asseoir sur la décision (dont ces mêmes syndicats sont aussi responsables) du gel des pensions que le gouvernement et le patronat ont fait avaliser l’année dernière et qui va se poursuivre en aggravant durant trois années la situation matérielle, économique et de santé des retraités.

L’ Accord national interprofessionnel (ANI) dit de « sécurisation de l’emploi » (bien mal nommé) et le Pacte de responsabilité, accompagnent le Crédit d’impôt compétitivité (CICE) avec le Crédit d’impôt recherche (CIR) qui ne représentent qu’une partie des cadeaux publics au patronat puisque chaque année l’Etat et les collectivités territoriales accordent royalement 200 milliards d’euros d’exonérations fiscales auxquelles s’ajoutent la volonté politique et….de certains syndicalistes de remettre en cause le Code du Travail, le statut des fonctionnaires, la protection sociale…mais tout cela, sans doute, là aussi, pour le bien être du monde du travail ! Puisqu’il s’agit de créer des emplois…

Car, comme l’assure un dirigeant syndical (Laurent Berger pour ne pas le citer) : « (…) il faut un effort partagé par tous (…) »!!!

Alors partageons.

Et là, il n’y aurait rien de scandaleux à partager le fruit des richesses créées par les salariés-ées et pour les salariés-ées.  C’est cela la modernité.
 
 

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Le 31 octobre 2015
 



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