Source : Capital.fr
Les récentes réformes des retraites n'ont pas changé le mode de calcul des pensions de retraite. Il est pourtant bien difficile d'y voir clair pour les assurés. Capital.fr revient sur la façon dont est chiffrée la retraite de base des salariés.
Estimer le montant de sa future pension de retraite est un véritable casse-tête pour bon nombre de Français. Et pour cause, la retraite de base des salariés du secteur privé dépend de trois éléments :
- des salaires perçus au cours de leur vie professionnelle, exprimés sous la forme d’un salaire annuel moyen ;
- de leur durée d’assurance totale qui va servir à déterminer le taux de leur retraite ;
- de leur durée d’assurance dans le régime de base des salariés du privé, rapportée à la durée considérée comme « normale » pour bénéficier d’une retraite entière (qu’on appelle durée de référence).
La formule de calcul est donc la suivante : salaire annuel moyen x taux x durée d’assurance au régime général/durée de référence.
Le salaire annuel moyen
Le salaire annuel moyen est la moyenne arithmétique des salaires que vous avez perçus pendant les 25 meilleures années de votre carrière, retenus chaque année dans la limite du plafond annuel de la sécurité sociale.
Le taux de la retraite
Le taux maximum de la retraite ou taux plein est fixé à 50%. Il est accordé aux assurés font liquider leur retraite à l’âge du taux plein (65 ans progressivement porté à 67 pour les assurés nés à partir de 1955) et qui ont validé le nombre de trimestres requis pour leur classe d'âge, à savoir entre 161 et 172 trimestres selon leur date de naissance.
A défaut d’avoir réuni le nombre de trimestres nécessaires, le taux de leur retraite est minoré par application d’une décote (lire à ce sujet : Décote ou surcote : l'impact sur votre pension de retraite ). Son taux – 1,25% par trimestre manquant pour les assurés nés à partir de 1952 - dépend du nombre de trimestres manquants pour atteindre l’âge du taux plein ou la durée d’assurance requise pour bénéficier du taux plein ; on retient la solution la plus favorable à l’assuré.
Exemple : s’il vous manque 12 trimestres pour atteindre l’âge de taux plein mais seulement 5 trimestres pour atteindre la durée d’assurance requise, votre décote sera calculée sur la base de 5 trimestres manquants.
La durée d’assurance au régime général
Votre durée d’assurance au régime général est rapportée à la durée d’assurance considérée comme « normale » pour bénéficier d’une retraite entière. Si votre durée d’assurance au régime général est inférieure à cette durée, votre retraite est réduite au prorata du nombre de trimestres manquants.
Exemple : prenons le cas d’une personne née en 1953, elle justifie d’une durée d’assurance tous régimes confondus de 170 trimestres, dont 150 au régime des salariés et 20 trimestres au régime social des indépendants (RSI). Compte tenu de sa durée d’assurance, elle peut bénéficier du taux plein de 50 % puisqu’elle totalise 170 trimestres au lieu des 165 requis pour la génération 1953. Mais comme elle n’a accompli que 150 trimestres dans le régime des salariés, on appliquera à sa retraite le coefficient de proratisation de 150/165. Si son salaire annuel moyen est de 30.000 euros, sa retraite de base sera donc de : 30.000 x 50% X 150/165 = 13 636 euros.
Autant de calculs complexes qui ont de quoi vous faire perdre votre latin. Heureusement, c'est l'administration qui se charge de tout. A partir de vos 55 ans, puis tous les 5 ans, vous recevrez ainsi une estimation indicative globale du montant de votre future retraite.
Nathalie Cheysson-Kaplan