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Loi Travail : la réforme du motif économique de licenciement s'applique depuis le 1er décembreLa loi Travail a redéfini le motif économique de licenciement et fixe le cadre dans lequel s'apprécie la rupture du contrat de travail pour motif économique. Ces dispositions sont entrées en vigueur le 1er décembre 2016. Rappel des nouvelles règles.Ce qui ne change pasLa loi Travail a transposé dans le Code du travail certaines décisions bien établies de la Cour de cassation. En pratique, cette inscription dans la loi ne change rien. La liste des causes économiques La loi a inscrit deux motifs de licenciement économique supplémentaires à l'article L 1233-3 du Code du travail, qui dresse la liste des causes pouvant être invoquées par l'employeur à l'appui de la rupture. Il s'agit de : Le périmètre d'appréciation de la cause économique Le licenciement pour motif économique n'est légitime que si le contexte économique a conduit à une suppression ou transformation d'emploi ou modification du contrat de travail refusée par le salarié. La loi Travail précise que la réalité de cette suppression, transformation ou modification s'apprécie au niveau de l'entreprise. Le principe s'applique même si l'entreprise fait partie d'un groupe. La loi ne fait que transposer une jurisprudence constante de la Cour de cassation. Ce qui change au 1er décembre 2016Le Code du travail fixe désormais des critères objectifs permettant de définir les difficultés économiques pouvant justifier un licenciement. Des indicateurs économiques objectifs ... Depuis le 1er décembre 2016, les difficultés économiques sont caractérisées par l'évolution significative d'au moins un des indicateurs suivants : Un seul des critères suffira pour établir le motif économique ....subissant une évolution significative Pour pouvoir justifier un licenciement économique, les indicateurs économiques invoqués par l'employeur doivent avoir connu une évolution significative. La baisse des commandes ou du chiffre d'affaires La notion d'évolution significative est définie par la loi pour la baisse des commandes ou du chiffre d'affaires. La baisse est constituée si sa durée, en comparaison avec la même période de l'année précédente, est au moins égale à : En pratique, l'employeur, lorsqu'il engage la procédure de licenciement, doit être en mesure de justifier, notamment par des documents comptables, que : Pour une entreprise de 230 salariés connaissant une baisse significative de ses résultats entre janvier 2017 et septembre 2017, il faut comparer avec la période janvier 2016-septembre 2016. La loi ne précise pas les modalités de calcul de l'effectif de l'entreprise : il faut donc à notre sens appliquer les règles de droit commun en la matière. La période de référence à retenir peut poser problème, en particulier en cas de passage d'un seuil à un autre. La loi n'indique pas non plus la période de référence à retenir : l'entreprise doit-elle se baser sur des trimestres civils ou sur une période de 3 mois consécutifs ? Ces questions pourtant cruciales sont pourtant cruciales. Les autres indicateurs Pour les autres indicateurs, la loi fait référence à une "évolution significative", sans définir objectivement cette notion. Quel pourcentage de dégradation de la trésorerie, ou quel niveau de pertes d'exploitation peut justifier la rupture ? |